...Lorsque j'ai appris votre départ pour l'Ailleurs, pour ce monde de Toujours, ce matin du 15 août, j'étais à Johannesburg. Il faisait froid, normal c'était l'hiver, les saisons inversées etc...il a neigé sur Soweto. Le vent soufflait, glacial, poussant des nuages aussi menaçants que des buffles hauts dans les cieux. Et le coup de blues se distillait en moi...
...je vous avais vu sur scène au Limonaire, en compagnie d'un ami chanteur Nicolas Duclos. C'était l'an dernier. Nous n'étions pas nombreux (ah la Chanson française...) mais aucune importance, le plaisir était là et nous étions heureux. Untel parlait de votre courage face à la maladie, machin-truc riait avec tendresse de vos trous de mémoire, moi je vous observais, vous qui donniez de vos nouvelles.
...Rassuré.J'étais rassuré car quoiqu'il en soit, vous faisiez parti des modèles...grâce à vous, on pouvait être fier d'être chanteur, d'être un chanteur pas à tout prix rentable, d'être un chanteur libre de ses textes, de ses musiques, de ses convictions, libre de sa voix. Cette liberté qui fait peur, dont il y a toujours un prix à payer. Liberté indicible. C'est grâce à des artistes comme vous que je continue à chanter, écrire, créer, puiser dans les rêves et l'imaginaire. C'est grâce à vous que la confiance, dans les moments de doute, renaît au plus profond de moi.
Votre départ est un coup de poignard, je dois bien le dire, qui brouille un peu la voie-et la voix...et puis je me dis, j'espère, que sans doute vous avez fait ce que vous avez cru bon pour vous -entendu, lu ici et là. J'espère que de bout en bout vous aurez été maître de votre vie. C'est si difficile, être maître de sa vie. Mais après tout n'est-ce pas ce qu'on appelle une vie réussie?...Je n'en sais rien...
Je ne vais pas vraiment vous dire adieu, tôt ou tard, les autres et moi nous vous retrouverons au Paradis des Chanteurs.
Jann Halexander
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